Je me présente : Bernard Bauduin 68 ans, retraité de l'Education Nationale (Professeur EPS, MNS, Formateur PSC1).
Originaire du Nord, du pays minier et même après 29 ans passés en Bretagne, je revendique mes racines : je suis « chti » ! Après des études supérieures à Lille, j'ai enseigné pendant 15 ans dans la banlieue Lilloise. N'étant attiré que par les activités de plein air, j'ai pratiqué un peu de tout : plongée/bouteille, équitation, parachutisme, planche à voile, escalade, ski... et je n'ai découvert la voile habitable qu'à 27 ans grâce à un camarade de promotion sur un Armagnac (« goût de fût ») à Pornichet et j'ai été conquis ! Un sentiment de liberté totale. J'aime vivre au rythme du bateau et des éléments auxquels il est soumis...Entrées/sorties de port, découverte d'une côte, de ses mouillages, de ses ports, un lever du jour, un coucher de soleil, la nuit en mer. A partir de ce moment, j'ai suivi des stages formation et suis devenu chef de bord à l'UCPA, pour débutants (1er degré) puis pour navigation hauturière (3ème degré). J'ai ensuite passé toutes mes vacances d'enseignant à naviguer, ce qui m'a permis au rythme des stages de naviguer de Libourne à Cherbourg en passant par la côte sud de l'Angleterre jusqu'aux Scilly puis dans l'Arc des Antilles, de la Guadeloupe à St Vincent. Et comme cela ne suffisait pas, le directeur du Pôle Croisière de l'UCPA me laissait un GibSea 33 en charge de octobre à mars pendant la période sans stages. Je gérais le voilier à Dunkerque avec ma femme, chef de bord également. Je naviguais tout l'hiver, au milieu des rails et des bancs de sable, au départ de Dunkerque jusqu'en Angleterre et en Belgique. |
Pour continuer à naviguer, j'ai alors demandé ma mutation en Bretagne.
Les contraintes professionnelles, familiales, l'isolement et le manque d'ouverture sur la mer de Saint Brieuc ont arrêté ma vie sur l'eau. Ce n'est qu'au bout de 20 ans que l'envie de reprendre la mer est redevenue trop forte. Il fallait que je navigue et j'ai découvert le SNSQP. Bel accueil, bonne ambiance et des bateaux sur l'eau qui m'ont permis de réactualiser ma pratique. J'avais quitté des navigations avec uniquement les cartes papier, le compas de relèvement, le compas pointe sèche, le loch, le sondeur, la BLU pour la météo matin et soir, les relèvements gonio en traversée de Manche. J'ai découvert la nouvelle navigation avec la VHF, le GPS, l'AIS, l'ordinateur de bord et ses cartes numériques, l'enrouleur de voile. Donc adieu la gonio... Dommage, j'adorai capter et reconnaître les indicatifs des radiophares au milieu de nulle part. Des souvenirs, il y en a beaucoup mais ce sont ceux des premières navigations qui marquent le plus. Juillet 1988, Feeling 10.40, croisière familiale, 6 à bord, Plymouth/Cherbourg. Dernière météo à 20 H : force 4 annoncé, c'est bon, on part pour une nuit de portant... Au bout de quelques heures, la météo annoncée est totalement fausse. Au large de Salcombe, le vent est passé de force 4 à 5 puis 6 momentanément avec la mer correspondante. L'équipage passe de 4 manoeuvrants potentiels à 2, ma femme et moi, pour gérer les réductions de toile, la barre, la nav à l'estime sans repères sous des trombes d'eau et l'approche du rail descendant ! Après 2H30 de gros stress et de fatigue, la force du vent est retombée à 4 puis 3 en fin de nuit. Mais il y a plus cool comme cette fin de nuit de juillet sur un GibSea 77. Après le passage de la Teignouse, arrivée sur Houat pour mouiller, le tout dans le calme à la voile (pas de moteur sur ce bateau). Sur le seul bateau déjà au mouillage, un des occupants joue de l'accordéon diatonique assis à l'avant dans le soleil levant... Magique, même pas envie d'aller se coucher malgré la fatigue ! Mes projets : continuer à naviguer, m'investir peut-être un peu plus dans le club mais mon esprit n'est pas régate, compétition, bateau « pointu ». Il est plutôt plaisir de vivre à bord ensemble et peut-être de transmettre le peu que je sais, si ça peut aider certains... un nœud par-ci, un réglage d'aussière par-là, une lecture de carte ailleurs ! |